
Prévalence de la consommation de tabac en RDC
Cette page fournit des informations sur la prévalence de la consommation de tabac en fonction du produit, du sexe, de l’âge, du milieu urbain/rural, du niveau d’éducation, du statut socio-économique, de la province et des raisons de la consommation de tabac. Elle comprend également des comparaisons détaillées entre 2014 et 2019. Les sources de données utilisées comprennent l’enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2017-2018 et l’enquête nationale sur la démographie et la santé (EDS) de 2013-2014.
Prévalence de la consommation de tabac par sexe
Globalement en République Démocratique du Congo (RDC), l’écart de consommation de tabac entre les hommes et les femmes reste important au fil des années. A l’instar des hommes dont la consommation de tabac a diminué entre 2014 et 2019 (de 25,3 % à 18,5 %), l’usage des produits du tabac chez les femmes a diminué de plus de moitié (de 4,2 % à 1,9 %).
Ces résultats sont similaires à ceux obtenus dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne. Au Nigeria, par exemple, 7,3 % des hommes et 0,4 % des femmes consomment des produits du tabac. En Afrique du Sud, les chiffres sont respectivement de 41,7 % et 17,9 %.
Le niveau de consommation des différents produits du tabac varie également en fonction du sexe. Alors que les hommes consomment principalement des cigarettes, les femmes préfèrent les produits du tabac sans fumée tels que le snus, le tabac à priser et le tabac à mâcher.
Prévalence de la consommation de tabac par sexe
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Prévalence du tabagisme par groupe d’âge
En RDC, le tabagisme augmente avec l’âge. Il est passé de 3,6 % chez les individus dans la tranche 15-19 ans à 17,2 % chez ceux âgés entre 45 et 49 ans en 2019.
Cette prévalence relativement faible chez les jeunes est attribuée à l’interdiction des publicités sur le tabac dans les milieux éducatifs (ménages et écoles), à l’augmentation des taxes sur le tabac, ainsi qu’au faible pouvoir d’achat des jeunes.
D’autres études montrent que les populations sont susceptibles d’être initiées au tabagisme à l’adolescence par le biais de la publicité, ce qui les conduit à une consommation soutenue tout au long de leur vie. La prévalence élevée chez les personnes âgées peut être attribuée à un pouvoir d’achat plus élevé et à l’exposition aux publicités sur le tabac dans leur jeunesse. Des études ont montré que les personnes âgées ne sont pas souvent ciblées par les services d’aide au sevrage tabagique.Ces résultats sont similaires à ceux obtenus en Afrique du Sud, où les taux de tabagisme étaient plus élevés chez les adultes de plus de 60 ans, et en Gambie, où la prévalence est la plus élevée chez les adultes de 40 à 49 ans.
Prévalence du tabagisme par groupe d'âge
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Prévalence du tabagisme selon le statut socio-économique
Les Congolais de faible niveau socio-économique consomment plus de tabac que ceux de niveaux socio-économique plus élevés.
Malgré la charge financière, la prévalence du tabagisme est significativement plus élevée parmi les groupes socio-économiques les plus pauvres en RDC. En 2019, les individus les plus pauvres avaient le taux de tabagisme le plus élevé, avec 13,9 % de ce groupe consommant régulièrement du tabac. En revanche, la population la plus aisée affichait une prévalence beaucoup plus faible de 6,8 %.
Dans plusieurs pays africains, une corrélation a été observée entre les conditions économiques et la prévalence du tabagisme. Plus l’individu est pauvre, plus le niveau de consommation de tabac est élevé.
Prévalence du tabagisme selon le statut socio-économique
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Raisons de fumer
Le graphique ci-dessous montre les raisons de fumer dans le pays. La principale raison est le soulagement de la grippe ou de la toux (77,3 %), suivi du plaisir (63,2 %). Les autres raisons sont l’éveil de l’esprit (52,3 %), la lutte contre le froid (23,7 %) et la force physique (21,7 %). Enfin, 10,9 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles fumaient pour se remonter le moral.
Raisons évoquées pour justifier le tabagisme
Source: Kimpitu et al. (2021)
Parmi les produits du tabac consommés par les 10,1 % d’individus ayant déclaré avoir déjà consommé du tabac, les cigarettes arrivent en tête avec 6,8 %, les produits du tabac sans fumée tels que le snus, le tabac à priser et le tabac à mâcher avec 4 %, suivis des autres produits du tabac tels que le narguilé et les vapes avec 1,1 %.
Ces résultats sont similaires aux conclusions globales partagées par l’OMS en 2022, révélant que les cigarettes sont la forme de tabac la plus répandue dans le monde.
Consommation de tabac par produit
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Tendances de la consommation globale de tabac
La consommation globale des produits du tabac chez les Congolais âgés de 15 à 49 ans a légèrement diminué, passant de 10,3 % (en 2014) à 10,1 % (en 2019). Cette modeste diminution est justifiée par la mise en œuvre continue des politiques de lutte antitabac telles que les restrictions sur la publicité et la promotion du tabac, les campagnes de santé publique et les initiatives éducatives, entre autres.
Entre 2014 et 2019, la prévalence globale du tabac a baissé pour les deux sexes, passant de 25,3 % à 18,5 % chez les hommes et de 4,2 % à 1,9 % chez les femmes.
Tendances de la consommation de tout produit du tabac chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par genre)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014).
Au cours des deux années (2014 et 2019), la consommation de tabac était plus élevée dans les groupes d’âge plus élevés. Néanmoins, le taux de prévalence a augmenté avec l’âge au cours de ces deux périodes.
Tendances de la consommation de tout produit du tabac chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par tranche d'âge)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Quelle que soit l’année, la prévalence de la consommation de tabac est restée plus élevée dans les zones rurales. Les taux ont cependant augmenté avec le temps – de 7,3 % à 7,7 % en zones urbaines et de 12,2 % à 12,5 % en zones rurales.
Tendances de la consommation de tout produit du tabac chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par résidence)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Entre 2014 et 2019, la consommation globale de tabac est restée la plus élevée parmi les populations les plus pauvres. En effet, plus l’individu est riche, moins il consomme de produits du tabac.
Tendances de la consommation de tout produit du tabac chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par statut socio-économique)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Tendances de la consommation des cigarettes
Les cigarettes sont restées le produit du tabac le plus consommé en RDC entre 2014 et 2019. Bien que la consommation globale de tabac ait diminué entre 2014 et 2019, la prévalence du tabagisme a augmenté au cours de cette période, passant de 5,9 % (en 2014) à 6,8 % (en 2019). Cependant, il est possible que ce résultat s’explique par une stratégie d’échantillonnage qui a inclus un plus grand pourcentage de résidents ruraux dans la recherche menée en 2019 par rapport à 2014.
Le nombre total de fumeurs de cigarettes a diminué pour les deux sexes. La prévalence du tabagisme chez les hommes est passée de 18,9 % à 13,4 %, tandis que celle des femmes a légèrement diminué, passant de 0,5 % à 0,3 %.
Tendances du tabagisme chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par sexe)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Au cours de la période 2014–2019, la prévalence du tabagisme a augmenté dans tous les groupes d’âge, à l’exception des groupes d’âge 20–24 ans et 45–49 ans.
Tendances du tabagisme chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par âge)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
La prévalence du tabagisme chez les résidents ruraux et urbains a légèrement augmenté entre 2014 et 2019. Toutefois, comme en 2014, des taux de prévalence plus élevés ont été observés dans les zones rurales.
Tendances de la consommation de tabac chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par résidence)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Quel que soit le statut socio-économique des individus, la prévalence du tabagisme a augmenté entre 2014 et 2019. Des augmentations remarquables ont été observées parmi les groupes socio-économiques les plus pauvres.
Tendances de la consommation de cigarettes chez les adultes âgés de 15 à 49 ans (par statut socio-économique)
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020) et Enquête démographiques et de santé (EDS) (2014)
Prévalence du tabagisme par niveau d’éducation
En 2019, la prévalence du tabagisme en RDC était plus élevée chez les personnes ayant un faible niveau d’instruction. Les personnes n’ayant qu’un niveau d’éducation primaire avaient le taux de tabagisme le plus élevé, soit 11,7 %. En revanche, les personnes ayant un niveau d’instruction supérieur avaient un taux de tabagisme beaucoup plus faible, à savoir 6,5 %.
Ces données représentent le nombre total estimé de personnes qui consomment d’autres produits du tabac fumés. Cependant, il est important de noter que la somme de ces catégories n’est pas égale à la prévalence totale en raison de l’absence d’informations sur le niveau d’éducation de certaines personnes, en particulier celles qui n’ont aucun niveau d’éducation.
Consommation de tabac selon le niveau d'éducation le plus élevé
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Prévalence du tabagisme chez les enfants
En 2019, la prévalence du tabagisme chez les jeunes (10-14 ans) en République Démocratique du Congo était de 4 %, dont 4,4 % chez les garçons et 3,2 % chez les filles, selon les estimations de l’Atlas du tabac.
Ces taux sont bien inférieurs à ceux trouvés en 2008 par l’enquête GYTS menée dans les écoles secondaires de Kinshasa et Lubumbashi et méritent une attention supplémentaire de la part de la recherche.
Source: Tobacco Atlas (2022)
Prévalence de la consommation de tabac dans les zones rurales/urbaines
Selon l’enquête MICS, la prévalence du tabagisme était plus élevée chez les Congolais vivant en milieu rural (12,5 %) que chez ceux vivant en milieu urbain (7,7 %).
Les populations rurales ont tendance à fumer plus de tabac que leurs homologues urbains, malgré un statut socio-économique peu élevé, et ce pour plusieurs raisons. Les facteurs culturels jouent un rôle important, car le tabagisme est socialement mieux accepté dans les zones rurales. En outre, les régions rurales sont souvent dépourvues de programmes complets d’éducation à la santé et de sevrage tabagique, plus répandus en milieu urbain, ce qui contribue à une moindre prise de conscience des risques liés au tabagisme.
Une étude menée dans sept pays Africains (Cameroun, Ouganda, Éthiopie, Kenya, Nigeria, Sénégal et Tanzanie) a montré des différences similaires entre les zones urbaines et rurales, avec une prévalence du tabagisme de 67,1 % dans les zones rurales et de 32,9 % dans les centres urbains.
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)
Prévalence de la consommation de tabac par province
La consommation de tabac en RDC est influencée par des facteurs culturels et religieux qui varient d’une région à l’autre. Dans certaines régions comme la Tshopo, le tabagisme est mieux accepté en raison des normes sociales moins restrictives. Cependant, dans des régions comme le Maniema, les traditions culturelles de longue date et les croyances religieuses islamiques et chrétiennes interdisent souvent aux femmes de fumer, considérant cela comme inapproprié ou immoral. Dans toute l’Afrique, ces croyances religieuses et culturelles limitent souvent la consommation de tabac des femmes, ce qui contribue à réduire le taux de tabagisme dans ces communautés.
En 2017-2018, la prévalence du tabagisme a varié de manière significative selon les provinces. Chez les hommes, les taux les plus élevés se trouvent dans le Nord-Ubangi (34,8 %), le Kasaï (33,1 %) et le Kwilu (31,1 %), tandis que les taux les plus faibles se trouvent dans le Sud-Kivu (6,7 %) et le Nord-Kivu (4,9 %). Chez les femmes, le Sud-Ubangi (8,2 %) et le Tshopo (7,1 %) ont les prévalences les plus élevées, contrastant fortement avec les très faibles taux du Sud-Kivu (0,00 %) et du Nord-Kivu, du Kasaï Oriental et du Maniema (0,1 %). Les provinces urbaines comme Kinshasa présentent une grande disparité entre les sexes, avec 14,4 % des hommes et seulement 2,8 % des femmes qui consomment des produits du tabac.
Illustration des Données sur la carte de la RDC selon les différentes provinces.
Prévalence de la consommation de tabac par province
Source: Enquête en grappes à indicateurs multiples (MICS) (2020)