Illustration of vaping and nicotine products releasing smoke that forms a skull in the sky.

Nouveaux Produits du Tabac et de la Nicotine en RDC

En République démocratique du Congo (RDC), plus de 18 % des adolescents âgés de 10 à 17 ans ont déjà essayé une forme quelconque de tabac ou de produit nicotinique. Par ailleurs, près de 220 000 jeunes (0,8 %) déclarent avoir déjà utilisé des produits émergents tels que les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine.

Youth icon

Les adolescents âgés de 10 à 17 ans ont déclaré consommer davantage de produits nicotiniques oraux (0,7 %, soit 192 000 adolescents) que de cigarettes électroniques (0,2%, soit environ 55 000 adolescents), la prévalence la plus élevée étant observée chez les garçons.

Malgré la présence croissante de nouveaux produits du tabac et de la nicotine (NPTNs), la RDC ne dispose actuellement d’aucune réglementation complète visant spécifiquement ces produits.

Les stratégies marketing agressives, notamment les arômes destinés aux jeunes, la promotion sur les réseaux sociaux et la publicité à proximité des écoles, contribuent à l’adoption des NPTNs chez les adolescents en RDC.

L’accumulation de preuves sur les effets néfastes des produits du tabac traditionnels a conduit à un renforcement des réglementations, entraînant une diminution  de la consommation de cigarettes. En réponse, l’industrie du tabac s’est tournée vers de nouveaux produits du tabac et de la nicotine (NPTNs), notamment les cigarettes électroniques (e-cigarettes), les produits à tabac chauffé (PTCs) et produits nicotiniques oraux (PNOs). Bien que ces produits soient souvent présentés  comme des alternatives plus sûres, leur adoption généralisée pose de nouveaux défis, en particulier dans les pays à faible et moyen revenu comme la RDC.

Selon le ministre de la Santé de la RDC, aucune autorisation officielle n’a été délivrée  pour l’importation des NPTNs, qui ne sont donc pas légalement autorisés dans le pays. Toutefois, le caractère récent et innovant de ces produits a permis à certains importateurs de contourner la législation antitabac traditionnelle afin de les introduire sur le marché. Cette page examine la prévalence, les effets sur la santé et les stratégies de commercialisation des NPTNs en RDC. Elle fournit également des informations sur leur impact sur la santé publique, les politiques réglementaires et les tendances de consommation. Enfin, elle dissipe les mythes courants, présente les réponses politiques mondiales et locales et formule des recommandations pour des mesures efficaces de lutte contre le tabagisme.

Les NPTNs sont des produits innovants dans l’industrie du tabac et de la nicotine, distincts des cigarettes traditionnelles. Ces produits émergents tirent parti des nouvelles technologies et sont souvent commercialisés avec des allégations de réduction des risques. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les NPTNs sont conçus pour attirer de nouveaux consommateurs. Il existe deux types de NPTNs: ceux fabriqués à partir de feuilles de tabac et ceux fabriqués à partir de nicotine. Les PTCs, système électronique d’administration de nicotine (SEAN) et les PNOs sont des exemples de NPTNs.

Système électronique d’administration de nicotine (SEAN)

Les SEAN sont des dispositifs fonctionnant à piles qui utilisent un élément électronique pour chauffer un liquide appelé “e-liquide” afin de produire un aérosol qui est inhalé par l’utilisateur. Ce liquide ne contient pas de tabac, mais contient généralement de la nicotine. Lorsque l’e-liquide ne contient pas de nicotine, le produit est un Systèmes Électroniques d’Administration Sans Nicotine (SEASN). L’e-liquide contient également des arômes, des additifs et d’autres produits chimiques.

Certains systèmes de distribution électroniques sont équipés d’une chambre rechargeable dans laquelle l’e-liquide, la cartouche ou la capsule est utilisée, tandis que d’autres utilisent une chambre pré-remplie et sont jetables. Les SEAN/SEASN comprennent notamment les cigarettes électroniques, les stylos électroniques, les pipes électroniques, les narguilés électroniques et les cigares électroniques.

Produit de tabac chauffé (PTC)

Les PTCs utilisent un élément chauffant alimenté par une batterie pour chauffer un bâton, une capsule ou un embout spécialement conçu contenant des feuilles de tabac transformées afin de créer un aérosol qui est inhalé par l’utilisateur. Les PTCs sont chauffés à des températures plus basses que les cigarettes, mais contiennent des substances chimiques similaires, généralement à de faibles concentrations, mais parfois à des concentrations plus élevées que dans les cigarettes.

Parmi les exemples de PTCs, on peut citer IQOS (I Quit Ordinary Smoking) de Philip Morris et le Glo de British American Tobacco. IQOS et le Glo chauffent le tabac au lieu de le brûler, produisant une vapeur contenant de la nicotine plutôt que de la fumée.

Produits nicotiniques oraux (PNO)

Les PNOs sont des sachets perméables pré-dosés contenant de la nicotine déshydratée dérivée du tabac, mais sans feuille, poussière ou tige de tabac.

Ils sont généralement placés entre la gencive et la lèvre, où la nicotine est absorbée progressivement. Ils sont souvent disponibles en plusieurs saveurs, afin de répondre aux préférences des utilisateurs. L’industrie du tabac les vend généralement dans des boîtes métalliques ou des emballages en plastique, contenant chacun plusieurs sachets.

Prévalence de l’utilisation des NPTNs chez les jeunes en RDC

En 2024, l’enquête nationale “Data on Youth and Tobacco in Africa” (DaYTA) menée par Development Gateway et ses partenaires, a évalué la prévalence des nouveaux produits produits du tabac et de la nicotine (NPTN:Cigarettes électroniques, PNOs et PTCs) chez les adolescents âgés de 10 à 17 ans en RDC. L’enquête a révélé que la prévalence globale de produits nicotiniques était de 0,8% (environ 220 000 adolescents). Dans cette catégorie, l’utilisation de cigarettes électroniques a été enregistrée à 0,2% (55 000 adolescents), tandis que les produits nicotiniques oraux (PNO) avaient une prévalence légèrement plus élevée de 0,7% (192 000 adolescents).

L’utilisation de tous les produits était plus fréquente chez les garçons que chez les filles. Une proportion importante d’utilisateurs de cigarettes électroniques ont déclaré les utiliser parce qu’ils aimaient les arômes disponibles. De plus, beaucoup pensaient que les cigarettes électroniques étaient moins nocives que les produits du tabac traditionnels, ce qui constituait une autre raison majeure de leur utilisation. Certains utilisateurs ont également mentionné que leurs proches les utilisaient, ce qui avait influencé leur décision d’essayer les cigarettes électroniques.

Les figures suivantes présentent des données ventilées sur la prévalence de la consommation au moins une fois dans la vie de NPTNs chez les adolescents âgés de 10 à 17 ans en RDC en 2024, en mettant en évidence les variations selon les caractéristiques démographiques et sociales.


Prévalence de l’utilisation au moins une fois d’un produit contenant de la nicotine par groupe d’âge

10-1213-1516-170 %0 %1 %1 %1 %1 %0,8 %0,6 %1,2 %

Source: Enquête DaYTA (2024). Programme de recherche primaire sur les données relatives aux jeunes et au tabac en Afrique (DaYTA) – Rapport sur la République Démocratique du Congo. Development Gateway: An IREX Venture; Research Initiatives for Social Development (RISD); Laboratory for Survey and Research for Development (SRD Lab). 2025.

La prévalence de la consommation au cours de la vie de produits nicotiniques (cigarettes électroniques et PNOs) en RDC est la plus élevée chez les 16-17 ans (1,2%), suivis des 10-12 ans (0,8%), et la plus faible chez les 13-15 ans (0,6%). Cette tendance ne correspond pas aux rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui montrent généralement une augmentation de la consommation avec l’âge.


Prévalence de l’utilisation au moins une fois dans la vie de produits contenant de la nicotine, par genre

10-1213-1516-171 %1 %2 %2 %1,0 %1,1 %2,0 %0,6 %0,1 %0,4 %

Source: Enquête DaYTA (2024). Programme de recherche primaire sur les données relatives aux jeunes et au tabac en Afrique (DaYTA) – Rapport sur la République Démocratique du Congo. Development Gateway: An IREX Venture; Research Initiatives for Social Development (RISD); Laboratory for Survey and Research for Development (SRD Lab). 2025.

La prévalence de la consommation au moins une fois dans la vie de produits nicotiniques est systématiquement plus élevée chez les garçons dans toutes les tranches d’âge. Chez les garçons, la consommation au moins une fois dans la vie est la plus élevée dans la tranche d’âge des 16-17 ans (2,0%), suivie par celle des 13-15 ans (1,1%) et des 10-12 ans (1,0%). Chez les filles, la prévalence la plus élevée est observée chez les 10-12 ans (0,6%), suivies des 16-17 ans (0,4%) et des 13-15 ans (0,1%). Cette tendance correspond aux conclusions de l’OMS, qui indiquent que la consommation est généralement plus répandue chez les garçons que chez les filles dans toutes les tranches d’âge.


Prévalence de la consommation de produits contenant de la nicotine selon le lieu de résidence

RuralUrbain1 %2 %3 %4 %0,3 %2,8 %

Source: Enquête DaYTA (2024). Programme de recherche primaire sur les données relatives aux jeunes et au tabac en Afrique (DaYTA) – Rapport sur la République Démocratique du Congo. Development Gateway: An IREX Venture; Research Initiatives for Social Development (RISD); Laboratory for Survey and Research for Development (SRD Lab). 2025.

La prévalence de la consommation au cours de la vie de produits contenant de la nicotine est nettement plus élevée chez les adolescents des zones urbaines (2,8%) que dans les zones rurales (0,3%). Cette tendance correspond aux observations existantes selon lesquelles, en raison de leur coût et de leur plus grande disponibilité, les produits contenant de la nicotine sont plus accessibles en milieu urbain. Des tendances similaires ont été signalées dans des études régionales telles que le rapport DaYTA du Kenya. Ces résultats soulignent l’importance de poursuivre les recherches afin de comprendre les facteurs spécifiques aux zones urbaines qui favorisent la consommation de produits contenant de la nicotine chez les adolescents.


Prévalence de la consommation au cours de la vie de produits contenant de la nicotine selon la religion

Sans religionIslamChristianisme1 %2 %3 %4 %5 %5,1 %3,5 %0,5 %

Source: Enquête DaYTA (2024). Programme de recherche primaire sur les données relatives aux jeunes et au tabac en Afrique (DaYTA) – Rapport sur la République Démocratique du Congo. Development Gateway: An IREX Venture; Research Initiatives for Social Development (RISD); Laboratory for Survey and Research for Development (SRD Lab). 2025.

La prévalence de la consommation au cours de la vie de produits contenant de la nicotine est la plus élevée chez les personnes sans affiliation religieuse (5,1%), suivies de celles affiliées à l’islam (3,5%). Une prévalence plus faible est observée chez les personnes affiliées au christianisme (0,5%).


Prevalence of nicotine products among in-school and out-of-school adolescents

Scolarisé(e)Non scolarisé(e)1 %1 %2 %2 %0,7 %1,4 %

Source: Enquête DaYTA (2024). Programme de recherche primaire sur les données relatives aux jeunes et au tabac en Afrique (DaYTA) – Rapport sur la République Démocratique du Congo. Development Gateway: An IREX Venture; Research Initiatives for Social Development (RISD); Laboratory for Survey and Research for Development (SRD Lab). 2025.

L’enquête DaYTA (2024) montre que les adolescents non scolarisés ont une prévalence plus élevée de consommation de produits nicotiniques (1,4%) que les adolescents scolarisés (0,7%).


Prévalence des e-cigarettes en RDC et à l’étranger

Les cigarettes électroniques ont gagné en popularité comme alternative au tabagisme traditionnel, en particulier chez les jeunes et les jeunes adultes. Bien qu’elles soient souvent présentées comme une option moins nocive, des inquiétudes persistent quant à leurs effets sur la santé à long terme et au risque de dépendance à la nicotine, notamment en raison des arômes attrayants et du design élégant des dispositifs.

En RDC, les résultats de l’enquête DaYTA 2024 indiquent que l’usage de la cigarette électronique chez les adolescents reste globalement très faible, sans différences significatives entre les groupes d’âge. Malgré ces chiffres bas, la visibilité croissante des cigarettes électroniques, en particulier à travers les plateformes en ligne et les réseaux sociaux, suscite des inquiétudes quant à une possible augmentation de leur usage chez les jeunes Congolais dans les années à venir.

Prévalence des cigarettes électroniques à l’étranger

Illustration of the Earth

Au niveau mondial, l’utilisation de la cigarette électronique a connu une forte augmentation ces dernières années, avec environ 82 millions d’utilisateurs en 2021, soit un peu plus de 1% de la population mondiale. Cela souligne la popularité croissante de ces produits à l’échelle mondiale. Cette augmentation est due à divers facteurs, notamment une plus grande disponibilité, le marketing et la perception des cigarettes électroniques comme une alternative moins nocive au tabac traditionnel.

Morocco flag

Une étude nationale réalisée en 2021 au Maroc a révélé que 5% des filles âgées de 15 à 17 ans avaient déjà utilisé des cigarettes électroniques, contre 2% des garçons du même groupe d’âge. Il est à noter que près de 7,7% des élèves avaient essayé les cigarettes électroniques avant l’âge de 10 ans, la prévalence augmentant considérablement avec l’âge.

Tunisia flag

L’âge moyen des utilisateurs de cigarettes électroniques en Tunisie était de 16,59 ans, avec 83,3% d’hommes. Les facteurs associés à l’utilisation régulière de cigarettes électroniques comprenaient le sexe masculin, un statut socio-économique élevé, la pratique d’activités de loisirs, le tabagisme et la consommation d’alcool. Il est à noter que 51,6% des élèves n’ayant jamais fumé ont déclaré avoir essayé la cigarette électronique, la curiosité étant citée comme principale raison de cette initiation (65%).

Mauritius flag

À Maurice, une étude réalisée en 2017 a révélé que 54,2% des élèves connaissaient les cigarettes électroniques et que 10,9% d’entre eux en avaient déjà consommé. La prévalence était plus élevée chez les garçons (17,9%) que chez les filles (4,3%).

USA flag

Aux États-Unis, les cigarettes électroniques sont restées le produit du tabac le plus couramment utilisé par les élèves du collège et du lycée en 2024.

Une étude a révélé que 36,8% des lycéens qui utilisaient des cigarettes électroniques consommaient également d’autres produits du tabac, ce qui indique une tendance au poly-tabagisme. En outre, près de la moitié (49,0%) des utilisateurs de cigarettes électroniques au collège utilisaient également d’autres produits du tabac, ce qui reflète les inquiétudes concernant les risques combinés pour la santé des cigarettes électroniques et des produits du tabac traditionnels.

France flag

En France, l’utilisation de la cigarette électronique est en constante augmentation. En 2021, 38,7% des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré avoir déjà essayé la cigarette électronique, et 6,7% l’utilisent actuellement. Le tabagisme quotidien a été déclaré par 5,0% de cette tranche d’âge, ce qui marque une augmentation constante depuis 2014.

South Africa flag

Plus d’une personne sur dix (11,3%) vivant en zone urbaine en Afrique du Sud a déclaré avoir déjà essayé des NPTNs (qui comprennent les cigarettes électroniques et les PTCs) en 2022, et 4,0% en consomment régulièrement.


Prévalence des PNOs en RDC

Les PNOs sont apparus comme une catégorie en pleine expansion dans le paysage des produits nicotiniques, notamment en raison de leur discrétion et de la variété des arômes proposés, tels que la cannelle, les agrumes, la menthe et le café. Généralement commercialisés dans des contenants ressemblant à des boîtes de menthe, les PNOs sont vendus en paquets contenant plusieurs sachets, ce qui les rend attrayants pour un large éventail d’utilisateurs à la recherche d’alternatives aux produits du tabac traditionnels.

En RDC, des données récentes issues de l’enquête DaYTA de 2024 ont révélé que 0,7% des jeunes ont déclaré avoir déjà utilisé des PNOs, soit environ 192 000 adolescents. À l’échelle mondiale, les données sur la prévalence des PNOs sont limitées, la plupart des données disponibles provenant des États-Unis. Dans une enquête menée auprès de jeunes Américains, 16% des participants avaient déjà consommé des PNOs et 12% en consommaient actuellement,

tandis qu’une autre étude menée auprès de jeunes Américains a révélé un taux de prévalence de 9,8%. En Pologne, 24% des personnes interrogées ont déclaré connaître les PNOs, tandis que 9,2% ont déclaré en avoir déjà consommé et 4,3% au cours des 30 derniers jours.


Prévalence des PTCs en RDC

Les PTCs diffèrent des cigarettes électroniques dans la mesure où ils chauffent les feuilles de tabac, tandis que les cigarettes électroniques chauffent des liquides qui contiennent généralement de la nicotine dérivée du tabac, ainsi que des arômes et d’autres ingrédients.

En RDC, des données récentes issues de l’enquête DaYTA de 2024 ont révélé que 0,2% des jeunes déclarent avoir déjà utilisé des PTCs, soit environ 55 000 personnes. Chez les garçons, la prévalence était de 1,2%, tandis que 0,4% des filles déclarent utiliser des PTCs.


Les données sur la prévalence des PTCs à l’échelle mondiale sont également limitées. À partir de données provenant de 42 pays, les chercheurs ont estimé que la prévalence des PTCs au cours de la vie était de 4,78%, tandis que la prévalence actuelle était de 1,58%.24 La consommation actuelle de PTCs dans le monde était plus élevée chez les hommes (3,45%) que chez les femmes (1,82%), et également plus élevée chez les adolescents (5,25%) que chez les adultes (2,45%), bien que la différence entre les adolescents et les adultes ne soit pas statistiquement significative.

Impacts des NPTNs sur la santé

Cigarettes électroniques
PTCs

Il n’a pas été démontré que les PTCs sont moins nocifs que les produits du tabac conventionnels. Bien que des recherches soient nécessaires pour comprendre pleinement leurs effets à long terme sur la santé, les données actuelles montrent que ces produits contiennent de la nicotine, qui est hautement addictive et nocive.

L’exposition à la nicotine, en particulier pendant l’adolescence, peut altérer le développement du cerveau et affecter les zones responsables de l’attention, de l’apprentissage, de l’humeur et du contrôle des impulsions. De plus, la consommation de nicotine pendant cette période critique peut augmenter le risque de dépendance future à d’autres substances.

PNOs

Il n’existe aucun produit du tabac sûr, y compris les PNOs. Cela est particulièrement vrai pour les adolescents, les jeunes adultes et les femmes enceintes. L’exposition à la nicotine peut nuire au développement du cerveau des adolescents et est toxique pour les fœtus en développement.

La nicotine peut altérer les parties du cerveau qui contrôlent l’attention, l’apprentissage, l’humeur et le contrôle des impulsions. La consommation de nicotine à l’adolescence peut également augmenter le risque de dépendance future à d’autres drogues. Les autres effets secondaires de l’utilisation des PNOs comprennent une irritation des gencives, des aphtes et des maux d’estomac. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les effets des PNOs sur la santé.

Impacts environnementaux des NPTNs

La croissance de l’utilisation des cigarettes électroniques dans les marchés développés et émergents modifie rapidement la composition des déchets électroniques.

Les cigarettes électroniques sont fabriquées pour être réutilisables ou jetables. Les cigarettes électroniques jetables sont plus populaires auprès des utilisateurs en raison de leur faible coût et de la flexibilité qu’elles offrent en permettant l’utilisation de différentes saveurs de liquide électronique. Les déchets de cigarettes électroniques éliminés de manière irresponsable constituent un danger important pour la santé publique et l’environnement en raison des lixiviats toxiques provenant des batteries lithium-ion et des métaux tels que le nickel, l’argent et les billes de silicate. Les cartouches usagées et les capsules en plastique contenant des résidus de nicotine contribuent également à la pollution de l’environnement. Des études toxicologiques confirment que les lixiviats des cigarettes électroniques ont des effets néfastes sur les animaux aquatiques lorsqu’ils sont ingérés. Avec un marché mondial des cigarettes électroniques estimé à 48,9 milliards de dollars américains d’ici 2025, l’ampleur des déchets électroniques devrait également augmenter. S’ils ne sont pas gérés de manière responsable, les déchets de cigarettes électroniques pourraient dégénérer en une catastrophe en matière de gestion des déchets.

La demande croissante de technologies rechargeables alimentées par des batteries, telles que les smartphones, les ordinateurs portables, les véhicules électriques et les cigarettes électroniques, contribue à l’augmentation des besoins en batteries au lithium, qui contiennent souvent du cobalt. La RDC assure  environ 73% de l’approvisionnement mondial en cobalt.

Si ce minéraisest indispensable à de nombreuses technologies propres et grand public, son extraction suscite de vives inquiétudes en raison de nombreuses informations faisant état de violations des droits humains, notamment le travail des enfants, des conditions de travail dangereuses et l’exposition à des substances toxiques. Ces pratiques contribuent également à la dégradation de l’environnement, notamment à la destruction des habitats et à la pollution. Bien que la part spécifique du cobalt utilisé dans les cigarettes électroniques reste incertaine, il est important que les consommateurs, en particulier les jeunes, soient conscients des répercussions plus larges sur les droits humains et l’environnement liées à la production des technologies qu’ils utilisent quotidiennement. La sensibilisation à ces questions peut contribuer à promouvoir une consommation plus éthique et plus durable.


Cessation et séquence d’utilisation

Les cigarettes électroniques ont été promues par l’industrie du tabac comme aides au sevrage pour traiter la dépendance à la nicotine,

malgré l’insuffisance des recherches étayant ces allégations en dehors des essais cliniques et l’insuffisance des preuves empiriques sur l’efficacité des cigarettes électroniques pour favoriser le sevrage tabagique au niveau de la population. En outre, il a été avancé que les NPTNs sont nécessaires pour les personnes qui consomment actuellement des produits du tabac traditionnels et qui ne veulent pas ou ne peuvent pas arrêter (fumeurs invétérés). Cependant, les données montrent que dans les contextes où une lutte antitabac efficace est mise en œuvre, les fumeurs restants se montrent susceptibles d’arrêter, de fumer moins et de faire davantage de tentatives pour arrêter dans le cadre d’un processus appelé “assouplissement”.

Dans la pratique, il n’a pas été démontré que les cigarettes électroniques étaient associées à un sevrage à long terme. L’utilisation des cigarettes électroniques comme aide au sevrage s’est avérée associée à un risque plus élevé de reprise du tabagisme par rapport aux personnes qui n’ont pas déclaré utiliser de cigarettes électroniques. Une revue systématique a révélé que les utilisateurs de cigarettes électroniques avaient 28% moins de chances d’arrêter de fumer que les non-utilisateurs.


Il existe de nombreuses preuves que les cigarettes électroniques sont étroitement liées à l’initiation et à la consommation de cigarettes combustibles, en particulier chez les jeunes.

​Les stratégies marketing des NPTNs ont considérablement évolué, tirant parti des plateformes modernes et d’approches ciblées pour attirer de nouveaux utilisateurs. À l’échelle mondiale, l’industrie du tabac emploie des tactiques agressives, notamment le recours à des célébrités, la publicité à proximité des écoles et des terrains de jeux, la distribution de produits gratuits et la production d’arômes destinés aux jeunes, afin d’attirer les jeunes.

En RDC, le marché de la cigarette électronique en est à ses débuts, caractérisé par une faible sensibilisation des consommateurs et une adoption progressive, en particulier parmi les jeunes. L’industrie du tabac vise à tirer parti de la population jeune, nombreuse et en pleine croissance en Afrique, en particulier chez les 15-24 ans, en commercialisant les cigarettes électroniques et d’autres produits de substitution tels que les produits du tabac chauffés comme des options “plus sûres”, malgré les preuves de plus en plus nombreuses de leurs risques pour la santé. Ces produits sont souvent commercialisés de manière stratégique à proximité des établissements d’enseignement, des lieux de rencontre et via des plateformes numériques qui attirent les jeunes.

L’industrie du tabac interfère avec les politiques de santé en RDC, empêchant la mise en œuvre de mesures efficaces pour réduire le tabagisme et protéger la santé publique.

En outre, l’essor des produits nicotiniques, tels que les PNOs, a introduit une nouvelle dynamique de commercialisation. Ces produits sont promus par le biais de publicités inter-entreprises, qui mettent en avant leur potentiel pour attirer de nouveaux consommateurs et fidéliser les consommateurs existants. Les communications marketing destinées aux détaillants fournissent des informations sur les nouvelles saveurs et les nouveaux styles de produits, ainsi que sur les futures stratégies marketing ciblant les consommateurs.


Médias et réseaux sociaux

Bien que les données précises sur la commercialisation des cigarettes électroniques en RDC soient limitées, l’absence de réglementation spécifique, combinée aux tendances régionales, suggère que la promotion en ligne, en particulier via les réseaux sociaux, pourrait être en augmentation. Des tendances similaires ont été observées dans des pays comme le Sénégal, où les plateformes numériques deviennent des canaux essentiels pour atteindre les jeunes. Compte tenu de l’utilisation généralisée des réseaux sociaux chez les jeunes en Afrique subsaharienne, cette forme de marketing pourrait être plus répandue et plus difficile à réglementer que la publicité traditionnelle en magasin.

Des études menées en Afrique du Sud montrent que les fabricants de cigarettes électroniques utilisent les réseaux sociaux tels qu’Instagram et TikTok pour cibler les jeunes avec des arômes attrayants, du contenu influent et des publicités engageantes. Environ 78% des étudiants universitaires ont déclaré avoir vu ce type de marketing en ligne, qui était lié à une consommation plus élevée de cigarettes électroniques.


Magasins vendant des cigarettes électroniques

Les magasins vendant des produits émergents tels que les PNOs et les cigarettes électroniques ne sont pas encore facilement accessibles en RDC. Cependant, le rapport de l’OMS “État mondial de la réduction des méfaits du tabac” indique que ces produits ont été trouvés dans plusieurs endroits, dans des présentoirs faciles d’accès et avec des arômes attrayants tels que bonbons/friandises, fruits, boissons et menthe/menthol.

À mesure que la popularité de la cigarette électronique s’est accrue dans d’autres pays africains tels que l’Afrique du Sud, le nombre de magasins vendant des cigarettes électroniques et des accessoires connexes a également augmenté. Outre leur fonction de point de vente, les magasins de cigarettes électroniques sont considérés comme des lieux qui favorisent les perceptions pro-tabac en matière de sécurité et d’acceptabilité sociale. Ces perceptions positives sont importantes, car elles peuvent conduire à l’expérimentation et, à terme, à une consommation régulière. En outre, les magasins et les entreprises de cigarettes électroniques ciblent les jeunes en commercialisant des cigarettes électroniques à prix réduit et en proposant d’autres offres promotionnelles, et en s’installant à proximité immédiate des campus universitaires. Une étude portant sur 240 magasins de cigarettes électroniques en Afrique du Sud a révélé que 50% de ces vendeurs se trouvaient dans un rayon de 5km autour d’un établissement d’enseignement supérieur. L’étude a également révélé que chez les adultes âgés de 18 à 29 ans, la proximité des magasins de cigarettes électroniques était associée à une plus grande probabilité d’avoir déjà utilisé une cigarette électronique.


Arômes

Les fabricants de cigarettes électroniques en Afrique du Sud ont recours à des stratégies telles que l’offre d’arômes attrayants pour les jeunes, comme Myrtille Glacée, Menthe Fraîche et  Tabac Crémeux, afin d’attirer les jeunes consommateurs. Une étude a révélé que 58,7% des étudiants universitaires avaient remarqué des publicités pour la cigarette électronique dans les magasins, et que 65,7% des utilisateurs actuels avaient été exposés à ce type de marketing.

La disponibilité des cigarettes électroniques aromatisées figure parmi les 10 principales raisons pour lesquelles les jeunes déclarent avoir déjà essayé la cigarette électronique.


Publicité

La publicité généralisée pour les cigarettes électroniques a contribué à leur consommation chez les jeunes. Les fabricants de tabac utilisent les mêmes thèmes et tactiques publicitaires qui ont démontré leur efficacité pour inciter les jeunes à commencer à fumer des cigarettes et d’autres produits du tabac.

Ils diffusent également des publicités à la télévision et dans d’autres médias où les publicités pour d’autres produits du tabac, comme les cigarettes, sont interdites. En 2021, 7 élèves américains sur 10 du collège et du lycée ont déclaré avoir été exposés à la publicité pour la cigarette électronique. La plupart des élèves ont déclaré avoir vu des publicités ou des promotions pour la cigarette électronique dans des commerces de détail.

Bien que la RDC ait ratifié la CCLAT de l’OMS en 2005 et ait introduit certaines mesures réglementaires, elle ne dispose pas encore d’une politique globale de lutte contre les nouveaux produits de tabac et de la nicotine. Les mesures existantes sont limitées dans leur portée et leur application, et d’importantes lacunes réglementaires subsistent, en particulier en ce qui concerne les NPTNs.


Politiques mises en œuvre

La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) fournit depuis 2008 des orientations politiques sur la réglementation des nouveaux produits du tabac et de la nicotine, en particulier les PTCs et les SEAN.

Il est recommandé de réglementer les PTCs comme les produits du tabac conformément aux directives de la CCLAT de l’OMS. En effet, les PTCs ont été reconnus comme des produits du tabac lors de la huitième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, et les dispositions de la CCLAT s’appliquent pleinement. Toutefois, les SEAN peuvent être réglementés en tant que produits de consommation, produits du tabac ou produits pharmaceutiques, en fonction de leur situation (par exemple, leur large disponibilité et leur prévalence d’utilisation) dans chaque pays. Plus précisément, l’OMS recommande que ces produits soient interdits et strictement réglementés ou, s’ils sont utilisés comme aides au sevrage, qu’ils soient réglementés comme des produits pharmaceutiques. En outre, étant donné que les SEAN contiennent de la nicotine, un composant du tabac hautement addictif, ils peuvent également faire l’objet de stratégies de lutte antitabac telles que la taxation.


Les NPTNs et la CCLAT (FCTC) de l’OMS

La RDC n’a pas encore adopté de réglementation spécifique pour les NPTNs, tels que les cigarettes électroniques et les produits de tabac chauffés. Cette lacune réglementaire reflète les défis actuels liés à l’adaptation aux changements du marché du tabac et de la nicotine. Bien que leur consommation actuelle chez les adolescents reste faible, la tendance à la hausse souligne la nécessité d’une surveillance rapide. L’OMS recommande de réglementer ces produits soit comme des produits du tabac, soit comme des médicaments afin de garantir une protection adéquate de la santé publique.


Interdiction des cigarettes électroniques par pays

En Afrique, les réponses réglementaires aux SEAN et aux nouveaux produits du tabac varient considérablement d’un pays à l’autre. Alors que certains pays ont adopté des interdictions totales de vente, d’importation et d’utilisation dans les lieux publics, d’autres ont mis en place des restrictions partielles, telles que des limites d’âge, des interdictions de publicité ou la classification des SEAN comme dérivés du tabac. Dans certains contextes, ces produits sont traités dans le cadre de dispositifs plus larges de lutte contre le tabagisme ou font l’objet de directives ministérielles. Cette diversité reflète les différentes priorités nationales, les capacités de mise en œuvre et les interprétations des risques pour la santé publique.


Interdiction des cigarettes électroniques par pays


Source:

Campaign for Tobacco Free Kids. Tobacco Control Laws, 2025. Disponible à : https://www.tobaccocontrollaws.org/.

John Hopkins Bloomberg School of Public Health. Tobacco Control Laws, 2025. Disponible à : https://www.globaltobaccocontrol.org/en


Réglementations dans les pays Africains

Prevalence of e-cigarettes abroad

Egypt flag

Égypte: la vente de cigarettes électroniques est interdite par le ministère de la Santé. Cependant, le ministère de l’Intérieur élabore actuellement une nouvelle réglementation qui autoriserait leur vente et leur réglementation.

Botswana flag

Botswana : La loi sur la lutte antitabac du Botswana comprend des dispositions spécifiques aux SEAN, interdisant leur vente aux moins de 18 ans et restreignant leur utilisation dans les lieux publics.

Gambia flag

Gambie : La loi sur la lutte antitabac de 2016 interdit la vente, la possession, la distribution et l’importation de produits contenant ou non de la nicotine. Elle interdit également toute publicité, promotion et parrainage en faveur du tabac, tant au niveau national qu’international.

Senegal flag

Sénégal: la loi n° 2014-14 (relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’utilisation du tabac) est interprétée comme incluant les cigarettes électroniques. La loi interdit la publicité et la promotion (directe ou indirecte) du tabac, des produits du tabac et des dérivés du tabac, ainsi que la publicité pour des produits non tabagiques d’une manière susceptible de promouvoir les produits du tabac. Elle impose également des restrictions en matière de tabagisme dans les lieux publics et d’emballage.

Togo flag

Togo : La loi de 2011 sur la lutte antitabac, ainsi que les décrets d’application de 2013 et 2015, définit les SEAN comme des « produits dérivés du tabac » et en interdit la fourniture à toute personne âgée de moins de 18 ans, interdit la publicité et la promotion, et interdit de fumer dans les lieux publics/les transports en dehors des zones désignées. Les SEAN sont soumises à des droits et taxes, ne bénéficient d’aucune exonération fiscale et sont taxées à un taux maximal de 45%. Les responsables gouvernementaux considèrent que ces mesures s’appliquent également aux, SEASN  bien que cela ne soit pas explicitement mentionné dans la loi.

Uganda flag

Ouganda : La vente, la distribution, l’importation, la fabrication ou la transformation des SEAN et des SEASN sont interdites, conformément à la loi sur la lutte antitabac de 2015.

La loi ne traite pas de l’utilisation ou de la publicité des cigarettes électroniques.


Impact de l’interdiction des NPTNs

Les données disponibles sur l’interdiction des nouveaux produits à base de nicotine et du tabac dans le monde sont mitigées. Aux États-Unis, l’interdiction des NPTNs a eu des conséquences imprévues, telles qu’une augmentation de la probabilité d’achat de produits du tabac illicites. Cependant, les amendes infligées aux personnes qui consommaient ces nouveaux produits illicites ont permis de réduire les achats illégaux.

D’autre part, certaines études ont montré que si l’interdiction de ces produits peut être efficace pour réduire leur prévalence et leur consommation, elle peut également entraîner une augmentation de la consommation de cigarettes traditionnelles. En outre, certains pays qui ont mis en œuvre de telles interdictions sont confrontés à des difficultés d’application en raison de ressources techniques, financières et humaines limitées. Ce manque de capacités entraîne souvent le non-respect des interdictions, ce qui nuit à leur efficacité. Dans l’ensemble, les données disponibles suggèrent que les interdictions totales des NPTNs ne sont pas nécessairement efficaces pour réduire leurs ventes et leur consommation, et peuvent avoir des conséquences imprévues. Par conséquent, d’autres politiques visant à réduire le commerce illicite, parallèlement à un renforcement des capacités de contrôle, devraient également être envisagées lors de la mise en œuvre de ces interdictions.


Le rôle des différentes personnes dans la gestion de l’utilisation du NPTNs

Mythe: Les produits contenant de la nicotine peuvent être utilisés pour réduire la dépendance aux produits du tabac traditionnels, tels que les cigarettes, dans le cadre d’une thérapie de réduction des risques (TRR).


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Fait: Les données actuelles indiquent que les NPTNs ont des effets néfastes sur la santé.

Mythe: Les produits contenant de la nicotine facilitent la réduction de la dépendance au tabac, tel que les cigarettes, dans le cadre d’une TRR.


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Fait: Il a été démontré que la nicotine agit comme un précurseur d’autres formes de toxicomanie. Un nombre important d’adolescents qui abusent de drogues et d’alcool identifient la nicotine comme la première substance dont ils ont abusé.

Mythe: Les cigarettes électroniques sont une alternative saine au tabagisme.


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Fait: Bien que les cigarettes électroniques délivrent la nicotine différemment des cigarettes conventionnelles, elles restent nocives pour la santé des utilisateurs.

La complexité de ces produits représente  un défi réglementaire à l’échelle mondiale. Les enseignements tirés des mesures réglementaires, adoptées principalement dans les pays à revenu élevé (PRE), mettent en évidence  la nécessité d’une réglementation complète des SEAN qui couvre tous les aspects, y compris la publicité, la promotion, le parrainage et la taxation. En outre, la restriction ou l’interdiction de la vente de produits SEAN aromatisés qui attirent les jeunes peut jouer un rôle crucial dans la prévention de leur consommation par les jeunes.

Afin de relever les défis réglementaires posés par les NPTNs, les mesures suivantes sont recommandées, sur la base de l’expérience des PRE et conformément à la CCLAT de l’OMS :